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Billets Dumeur

Juste une mise au point

Avant j'étais aigrie.

 

Si si avant j'étais aigrie et j'avais comme cadeau d'anniversaire de la part de mes amis des haches roses. Ou des lance-flammes. Je me fightais sur mon blog et sur les forums contre les trolls et les adoratrices de Brian Joubert. Je donnais mon opinion sur tout comme si j'avais tout le temps raison, et ça tranchait sec. J'écrivais des chroniques dumeuriennes où la mère Dumeur trônait en guest star, je chiais sur Noël et je faisais des rimes en "saigne".

 

Maman ça saigne.

 

Avant je rédigeais des lettres quand j'étais pas contente. Ah ben tiens je continue à le faire ça ! Et même que je m'autopublie tellement je suis fière. Enfin ce que je voulais dire c'est qu'avant j'étais pas pareille ; le seul truc qui a pas changé c'est que j'ai toujours tout le temps raison (essayez d'argumenter contre si vous avez une bonne heure à perdre). Donc j'ai changé. Et ça n'étonne que moi parce qu'a priori les autres sentaient que j'avais le potentiel pour. On te l'avait dit qu'un jour tu rencontrerais un chouette type et que tu l'emmènerais à Florence, toi la chercheuse de canelloni, de nouille furtive et d'initiales de merde. Fallait juste croire à ton potentiel ma cocotte, tu y avais droit à ton roman Harlequin bordel.

 

Et j'y ai cru, et j'y crois plus qu'encore, et que même j'en ai la bague au doigt. Je n'ai pas viré ma cuti, y'a pas eu de chenille, de robe blanche faux cul virginale, d'exhibition devant des centaines de paires d'yeux émus, et que même plus tard j'ai appris que ça en avait défrisé certains (certaines) que je ne rentre pas dans le moule cérémonieux, mais ça j'en ai rien à carrer. On s'en fout, tant pire, fini de se justifier. J'ai changé mais pas complètement faut croire. C'est surtout dans le verbe que je suis moins radicale. Je n'ai toujours pas envie d'écouter gazouiller les zozios ni de mettre le tube de Tata Yoyo en boucle, mais je n'ai plus envie non plus de sortir la kalachnikov à chaque fait de société, parce que de plus en plus y'a des polémiques sur tout et que ça me gonfle. Avant ça avait encore un peu de gueule, maintenant ça fleurit tout partout les prises d'opinion, même dans les menus de restaurant, et moi j'en ai marre d'avoir mal au bide.

 

Alors ceux et celles qui se délectaient de mes coups de gueule à la tronçonneuse et des mes saillies verbales juteuses ne devraient pas être déçus, oh non. Pour moi l'écriture avait une valeur thérapeutique (comme dans le film avec Hilary Swank ; ah ben quand même je préfère quand elle se mange des gants de boxe l'autre là) et quand je sortais ma plus belle prose c'était quand j'avais le moral au ras des pissenlits. Quelques fois je les ai même bouffés ceux là, avec de la terre en sus qui faisait crisser mes dents acérées. Ne soyez pas déçus mes braves lecteurs, vous qui avez encore en mémoire les Noëls en Dumeurie et la saudade en tête, ne soyez pas déçus de savoir que je vais bien et que du coup ça me fait écrire des trucs planplan sur des beaux culs et des restos pourraves. Je fais pousser du basilic, je prépare huit jours à l'avance la liste de courses, je rêve de faire de la soupe et la mère Dumeur nous demande déjà ce qu'on va faire le soir de Noël.

 

C'était toute une époque. J'ai une vie de Sims quoi. Sauf que c'est moi qui tient les manettes maintenant (ou plutôt la souris, mais je trouvais l'image des manettes plus symbolique, pis merde tiens). Et quand je n'ai pas le moral (on ne se départ pas de 37 ans d'obscurantisme affectif et de programmation pessimiste comme ça), ce n'est plus dans le fiel que je trempe ma plume, mais dans le cou d'un Auvergnat que je vais chercher la chaleur.

 

Time to live.

 


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